La Presse se sépare de 4 surnuméraires

Un cinquième est relocalisé dans l’entreprise. Il s’agit de pupitreurs et de graphistes entrés au quotidien dans le cadre du lancement de La Presse+.

Par Hélène Roulot-Ganzmann

Mais la direction du quotidien veut cependant rassurer tous ceux qui sont aux aguets, traquant le moindre signe susceptible de prouver que le modèle d’affaires de La Presse+ ne fonctionne pas.

«Nous avons aujourd’hui trois cents journalistes dans la salle de nouvelles. Et l’entreprise compte environ huit cents travailleurs, expose Éric Trottier, vice-président à l’information et éditeur adjoint. Dans toutes les compagnies de cette taille, il y a des ajustements de temps à autre. Ça n’a rien à voir avec ce qui se passe à Radio-Canada par exemple.»

Pas de levé de boucliers du côté du syndicat (STIP) non plus, qui, même s’il préférerait que chacun garde son emploi, estime que la direction reste dans les clous.

Rappelons qu’en échange de la titularisation de vingt-deux surnuméraires en septembre dernier, le STIP avait accepté de reconduire le régime d’exception jusqu’à échéance de la convention collective en décembre prochain. Ainsi, la salle de nouvelles peut aujourd’hui compter jusqu’à une soixantaine de surnuméraires, chiffre qui devra être réduit du tiers d’ici la fin de l’année.

Départs ou titularisations?

«Nous avions besoin de beaucoup de monde lors du lancement de La Presse+ parce qu’il y avait forcément une période de rodage, explique M. Trottier. Notons que les outils de production que nous utilisons sont complètement nouveaux, il fallait donc que tout le monde se fasse la main dessus. Aujourd’hui, nous avons atteint un certain rythme de croisière. Je pense que nous sommes à l’équilibre et nous ne prévoyons pas de vague de départs.»

Selon lui, les surnuméraires encore présents ne sont pour la plupart plus liés au lancement de la tablette, mais font partie du pool dont toute salle de nouvelle de cette envergure a besoin pour remplacer les congés sabbatiques, maternité, longue maladie, etc.

Message de la direction donc, La Presse+ va très bien, merci. Et de rappeler les chiffres dévoilés par Guy Crevier, président et éditeur de La Presse samedi dans les pages du quotidien. Début janvier, le nombre de téléchargements de l’application s’élevait à presque 440 000, soit une augmentation de 45% en un an.

À quand la fin du papier?

«180 000 lecteurs nous lisent quotidiennement et le temps passé sur l’édition du jour est également spectaculaire, ajoute Éric Trottier. 42 minutes en semaine et 70 les fins de semaine, alors qu’en moyenne, les lecteurs consacrent une demi-heure à un quotidien papier. Résultat, les annonceurs nous suivent.»

Et ils les suivront encore plus, selon lui, lorsque le Toronto Star aura lancé sa propre application, basée sur le modèle de La Presse+.

Quant à savoir quand le journal papier disparaitra, aucune date n’est pour l’instant fixée.

«J’ai hâte de l’annoncer, conclut-il, car en tant que rédacteur en chef, c’est lourd de gérer les deux formats. Ça viendra aussi confirmer le succès de la tablette. Mais pour l’instant, nous n’avons rien arrêté.»

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