Pleins feux sur la liberté de la presse

La journée mondiale de la liberté de la presse aura lieu dimanche. L’occasion pour la Fédération professionnelle des journalistes (FPJQ) de rappeler à quel point cet enjeu est primordial en démocratie. Tour d’horizon des initiatives et événements organisés dans les prochains jours.

Par Hélène Roulot-Ganzmann @roulotganzmann

L’offensive démarre dès demain avec le lancement d’une plateforme web pour dénoncer les entraves à la liberté de presse. Refus d’enregistrement, blocage d’accès à l’information, expulsion d’un lieu public, intimidation, menaces, pressions petites ou grandes… toute obstruction au droit d’informer pourra être rapportée par courriel. Elle sera ensuite vérifiée par une équipe dédiée au sein de la FPJQ, cataloguée sur le web et diffusée sur Twitter à l’aide du mot-clic #freinalinfo.

«Il y a déjà de nombreux journalistes qui se tournent vers nous lorsqu’ils rencontrent une entrave dans leur travail, explique la présidente de la FPJQ, Lise Millette. Avec cette plateforme, nous souhaitons que les langues se délient encore plus. Plusieurs cas d’intimidations ou d’entraves comme des interdiction d’enregistrer ou de filmer les conseils municipaux nous ont déjà été rapportés en région. On a appris il y a quelques jours qu’à l’Hôtel de Ville de Montréal, les journalistes ne sont pas non plus toujours les bienvenus. Avec les différents paliers de gouvernement, ce n’est pas forcément très facile non plus. Il faut que ça se sache.»

Et que le grand public soit lui aussi mis au courant. Qu’il prenne conscience que ces entraves existent et que ce n’est pas seulement un problème pour ceux qui sont censés lui rapporter l’information. Pour cela, quatre journalistes de renom, à savoir Josée Blanchette, Chantal Hébert, Patrick Lagacé et François Bugingo, seront les invités dimanche, le soir même de la journée mondiale de la liberté de la presse, de l’émission Tout le monde en parle. L’objectif, exposer les problèmes quotidiens qu’ils rencontrent dans l’exercice de leur fonction et expliquer au grand public en quoi ça le regarde lui aussi.

Quizz festif

«Tous les États totalitaires commencent toujours par museler les journalistes, souligne Mme Millette. La liberté de presse découle de la liberté d’expression, qui est présente dans chacune de nos chartes, ici au Canada et au Québec. Sans elle, le public n’est plus informé. Si les journalistes ne peuvent plus faire leur travail, c’est la démocratie qui perd des points.»

Plusieurs chroniqueurs et éditorialistes issus des principaux journaux de toute la province ont également accepté de consacrer leur chronique de la semaine à cet enjeu.

«On ne peut pas occulter que l’année 2015 a démarré avec l’attentat de Charlie Hebdo, commente la présidente. La profession a été pas mal écorchée ces derniers mois. Il est important pour nous de marquer un grand coup et de mobiliser sur cet enjeu qui dépasse notre petit microcosme.»

Mais important tout de même aussi de souffler un peu, tant ce début d’année s’est avéré intense. Ainsi, journalistes et grand public sont invités mercredi soir prochain à célébrer cette profession pas comme les autres autour d’un grand quizz organisé au Gainzbar à Montréal.

«Les questions porteront sur le journalisme, note Lise Millette. Ce sera une soirée festive, l’occasion de nous rassembler, de nous rappeler ce que c’est qu’être journaliste. De se souvenir également que la liberté de la presse est l’une des revendications essentielles à l’exercice de notre métier, le plus beau du monde.»

Ceux qui le souhaitent sont invités à constituer une équipe et à s’inscrire par courriel ou sur le mur Facebook de l’événement.

Les sections régionales de la FPJQ lancent elles aussi des initiatives dans les prochains jours. ProjetJ reviendra dessus plus en détail lundi.

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