La FPJQ rencontre le maire Coderre cet après-midi

Programmée depuis quelques semaines pour aujourd’hui à 15 heures, la rencontre entre le maire Coderre et un comité représentant la Fédération professionnelle des journalistes (FPJQ) a bien failli ne pas avoir lieu en raison des funérailles nationales de René Angélil. Les deux parties se rencontreront finalement un peu plus tôt que prévu cet après-midi, ce qui donnera l’occasion à la FPJQ d’exposer les désidératas de toute la profession.

Par Hélène Roulot-Ganzmann @roulotganzmann

«Comme c’est la transparence qui est au cœur du problème, notre principale demande en est une d’accès, écrit la présidente de la FPJQ, Lise Millette, à ProjetJ quelques heures avant la rencontre. La FPJQ demande à l’administration Coderre de permettre aux élus, aux membres du conseil exécutif, aux hauts fonctionnaires, aux directeurs de services et aux spécialistes de parler aux journalistes, et ce, sans que cela nécessite une autorisation provenant du bureau du maire.»

Rappelons que cette rencontre a lieu à la demande le FPJQ, alors que plusieurs journalistes couvrant l’Hôtel de Ville et les affaires municipales ont rapporté avoir eu des problèmes d’accès à l’information.

«La FPJQ a reçu des commentaires de nombreux journalistes et de cadres de l’information, inquiets de la tournure que prennent les communications à la Ville de Montréal, peut-on lire ce matin sur le site la FPJQ. Des journalistes de tous les grands médias de la métropole ont fait part d’obstacles majeurs à l’accès à l’information, dont ceux de Radio-Canada, TVA, Le Journal de Montréal, La Presse, Le Devoir, Les Affaires, Métro, 24 Heures, des journaux d’arrondissement et le département de journalisme de l’UQAM. »

Des cas d’intimidation

Les témoignages rapportés font état de problèmes de transparence qui se situent autour de trois axes, poursuit la note publiée: la difficulté d’avoir accès aux élus, aux membres du conseil exécutif, aux hauts fonctionnaires, aux directeurs de services et aux spécialistes – et non au maire Coderre lui-même, qui répond en général à plusieurs questions par sortie médiatique; des retards volontaires causés par le fait que toute réponse envoyée par le service des communications doit être validée au préalable par le cabinet du maire; et le contrôle de l’information qu’illustrent notamment les 48 heures de « blackout » médiatique au début du dossier sur le déversement des eaux usées en octobre dernier.

«Toutes les questions étaient refusées, même celles qui portaient sur la date des travaux, dénonce la FPJQ. Encore là, les citoyens ont été privés d’informations importantes sous prétexte qu’il y aurait une conférence de presse deux jours plus tard. Il est courant pour un journaliste de se faire demander les questions d’avance par des attachées de presse. Exiger les questions plusieurs jours d’avance donne l’impression, encore une fois, d’un désir de contrôler l’information.»

Mais la FPJQ souhaite également s’entretenir avec le maire Coderre, ainsi qu’avec le directeur des communications de la Ville et le directeur des communications du Cabinet du maire et du comité exécutif, présents à la réunion, de ce qui s’apparente à des cas d’intimidation.

«Exiger à un journaliste de changer un mot, appeler un journaliste personnellement (parfois tard le soir) pour tenter de faire modifier son texte, bouder un journaliste, menacer de ne plus répondre à un journaliste si la couverture déplait… Voilà quelques exemples, parmi tant d’autres, qui sont nuisibles au travail journalistique», regrette la Fédération.

Cet après-midi, la FPJQ réclamera donc plus de transparence de la part de la Ville de Montréal afin de mieux servir les Montréalais. Elle demandera à l’administration Coderre de préparer une nouvelle politique de communications qui fera preuve de la plus grande transparence, et de rendre cette politique publique.

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