Expérimenter grâce au Lab Urbania
Six étudiants en journalisme de l’Uqàm intégreront la salle de nouvelles d’Urbania le 1er mai prochain. Leur mission: produire du contenu informatif ou divertissant pour appareils mobiles, à la fois pertinent, novateur et différent, destiné en particulier aux jeunes adultes de 18 à 35 ans.
Par Hélène Roulot-Ganzmann @roulotganzmann
«Les étudiants sont prêts à innover, affirme Jean-Hugues Roy, professeur à l’École des médias de l’Uqàm, et co-initiateur du le projet. Ils se rendent bien compte que pour être efficient une fois dans le grand bain, ils ne doivent pas aller à l’université seulement pour écouter ce que les professeurs ont à leur dire. Les technologies changent tellement vite, les façons de s’informer et de produire de l’information aussi. Ce qui se fait aujourd’hui, dans cinq ans, peut-être que ça ne fonctionnera déjà plus. L’un des réflexes les plus utiles à inculquer à un étudiant aujourd’hui, c’est de toujours chercher à innover, à expérimenter».
L’idée de ce Lab Urbania est née d’une discussion entre deux hommes, Jean-Hugues Roy d’un côté donc, et Philippe Lamarre, président, producteur et directeur créatif d’Urbania média. Ce dernier voulait renouveler l’expérience des écoles Urbania, qui avaient déjà vu par le passé des étudiants de l’Uqàm intégrer sa salle de nouvelles. Mais il souhaitait rafraîchir la formule. M. Roy lui a proposé ce Lab, lui-même ayant la ferme intention dès la rentrée, de transformer un de ses cours en laboratoire.
Cet article vous intéresse? Faites-un don à ProjetJ.
«Produire du contenu mobile, c’est une tendance lourde dans notre domaine et un défi constant, remarque Philippe Lamarre par voie de communiqué. Il faut toujours se renouveler. Les étudiants auront pour tâches de participer à notre équipe de production, d’aller sur le terrain et de proposer des reportages-documentaires tout en apportant leurs perspectives, leurs idées et leurs visions.»
Des comportements lumineux
Une récente étude du Centre d’études sur les médias de l’Université Laval, révélait que les Québécois s’informaient dorénavant plus via les plateformes web et mobiles des médias que par la télévision. Sans oublier les médias sociaux, bien entendu. La révolution est en marche depuis quelques années maintenant, mais le rythme a tendance à s’accélérer. Les journalistes en herbe qui fréquentent les écoles aujourd’hui n’auront pas d’autres choix que de tenter des choses.
«L’information est un besoin, le journaliste va donc continuer d’exister, assure Jean-Hugues Roy. Est-ce que les médias que nous connaissons aujourd’hui resteront? On n’en sait rien. Est-ce que d’autres vont émerger? Sans doute. Mais il restera des journalistes. Et ceux-là devront expérimenter. Nous sommes aujourd’hui en journalisme dans la même démarche que celle qui anime les informaticiens. On essaye des choses quitte à se tromper. Car on apprend aussi de nos erreurs et c’est la seule voie pour avancer.»
M.Roy croit réellement que la nouvelle génération à qui il enseigne aujourd’hui parviendra à être assez inventive pour trouver des solutions à la crise que traverse l’industrie. Il lui suffit d’observer comment l’équipe du Montréal Campus, le journal étudiant de l’Uqàm, a négocié ses derniers mois son virage numérique pour s’en convaincre. L’enseignant parle de «comportements lumineux».
Ces mêmes comportements que l’équipe d’Urbania tentera de déceler parmi les candidatures qu’elle s’apprête à analyser. Les étudiants intéressés à faire partie du Lab ont en effet jusqu’à vendredi à 17 heures pour envoyer un CV, une lettre de motivation et un portfolio, démo ou autre. Les profils recherchés sont des étudiants-journalistes terrain s’intéressant au multiplateforme, à l’écrit, à l’image et à l’audio, un vidéo-journaliste maniant la caméra et maîtrisant le montage, un photojournaliste à la recherche de personnages et de scènes authentiques ainsi qu’un designer graphique qui se passionne pour la visualisation de données. Les candidats sélectionnés recevront une bourse de 1000 dollars de la part de la Fondation de l’Uqàm. L’immersion durera neuf semaines.
Les dossiers de candidature sont à envoyés à l’adresse suivante: lab@urbania.ca avec la mention Lab Urbania en objet du message.
À voir aussi:
Imposer le journalisme indépendant comme une nécessité démocratique
Dans les coulisses des Panama Papers
Naël Shiab : «Savoir coder, c’est une corde de plus à ton arc»
Les journaux, pas décidés à abandonner le circonflexe
Pour un fonds des médias dédié à la couverture régionale
